US: faillite du n° 2 des centres commerciaux

beautediable

… « Les problèmes (du groupe) sont essentiellement dues à des acquisitions reposant trop sur l’endettement ces cinq dernières années », expliquait alors l’analyste David Fick.
… La dette du promoteur s’élève à 27 milliards de dollars, alors que les actifs mentionnés par General Growth dans sa demande de dépôt de bilan couvrent seulement 24 milliards de dollars, a rapporté le Wall Street Journal.
… General Growth, dont le chiffre d’affaires était ressorti à 3,4 milliards de dollars l’an passé, …
Source AFP.

Je cite cette news, car elle semble l’archétype de la « croissance » des dernières années.
« acquisitions reposant trop sur l’endettement » = concurrents mangés grâce à de l’endettement.
La croissance repose largement non pas sur la captation directe de clientèle via la qualité de l’offre, mais sur la captation (amicale ou pas) des concurrents grâce à l’endettement.
Quelles sont les compétences mises en jeu dans cette course au monopole et aux capitaux ?
le service au clients finaux, ou le networking/entregent auprès des banques ?

A la fin de la course, on se retrouve avec un bon gros monopole (son nom importe assez peu) sur son secteur … qui ne cherchera évidemment pas à abuser de cette position.
Et tout ça largement construit :
1/ grâce à de l’endettement (ie des perspectives de remboursements futurs via des profits futurs),
2/ grâce à l’élimination de concurrents éventuellement « sains » avec cet endettement,
mais pas construit sur les profits du business actuel (ou en généreux levier, pour parler comme-il-faut)

Dans les histoires de voyages dans le temps, on met toujours en garde de ne pas tripoter des événements reliés.
L’endettement, c’est finalement rechercher dans le futur de quoi modifier le présent.
Tant que ces voyageurs temporels ne sont pas trop nombreux, ça va. Mais quand tout le monde s’y met (chacun obligé parce que les autres utilisent déjà ce moyen un peu « hors-jeu »), le futur devient chargé de beaucoup d’espérances.
Si ces espérances sont bâties sur une vraie valeur ajoutée, ça va. Mais si ce n’est pas le cas, alors on se retrouve comme Faust dans une des scènes finales de la « beauté du diable » où l’or fabriqué s’avère n’avoir été qu’une illusion construite sur du sable, et l’illusion dissipée … ne reste que le sable.
Donc « THE END » ?
Pas forcément. Si on peut convaincre assez de gens (de gré ou de force) que le sable n’est pas du sable, alors l’illusion peut peut-être reprendre. Comme un rêve seulement un instant interrompu.
Mais … peut-on vivre longtemps endormi ?

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