Les élus et la dette

Un élu c’est (et c’était) jamais qu’un citoyen.
Les élus, ils sont fabriqués avec et dans le terreau des citoyens.
Quand on voit comment un simple citoyen se métamorphose souvent juste après avoir été élu simple conseiller municipal (souvent sans avoir absolument rien fait).
Ou même parce qu’il devient délégué d’une association de 3 personnes.
Dr Jekyll et Mr Hyde c’est rien à coté.

Le statut d’élu confère largement une sorte d’impunité/irresponsabilité.
Un  truc que j’osais pas faire avec mon costard de simple citoyen, j’enfile mon costume d’élu, et hop, miracle, je peux le faire.
Je me rappelle avoir entendu ces mots publics d’une conseillère municipale : “on est élus, on peut faire ce qu’on veut !”. (et on ne s’en prive d’ailleurs pas !). Ca pourrait être anecdotique, mais j’ai peur que ça ne le soit pas.

1 euro de son budget de citoyen, ça mérite réflexion;
10.000 euros du budget collectif, ce n’est plus rien, ça ne mérite même pas d’y penser.
Il n’y a plus qu’un verbe qui s’y applique : “dépenser”.
Allouer/budgétiser/deviser/remplacer/annuler/optimiser = inapplicables.

En plus, pour que le machin fonctionne, faut surtout pas s’arrêter.
Une pause, et crac c’est désamorcé.
Alors on dépense, même les années où c’est pas nécessaire.

C’est désormais culturel.
Un mot qui a acquis un statut quasi magique depuis 25 ans (au moins), c’est le mot “subvention”.
Un problème quelconque et crac, le mot magique “subvention” va pouvoir prouver sa puissance.
“Force de la Subventyon”, Alakazam, nous invoquons ta puissance.
La seule évolution notable, c’est l’élargissement du rayon de crédit, désormais il faut dire “subvention européenne”. C’est plus fort.

Dans le moindre patelin de 200 habitants, une séance de conseil municipal, c’est délibération/subvention, délibération/subvention, délibération/subvention …
On a l’impression de pomper de l’eau dans une nappe phréatique infinie.
(De la bonne eau qui sert le plus souvent à arroser du sable).

… mais le temps des bulles d’air dans la pompe n’est sans doute plus loin.

Le problème de la dette, c’est loin d’être juste un problème d’élu. C’est le problème de plusieurs générations qui ont vécu dans un système de Ponzi pas encore craqué, et qui pensent désormais que l’argent est aussi disponible que l’air et qu’en plus il est la solution de tout.

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